Les Voyages de Gulliver by Jonathan Swift

Les Voyages de Gulliver by Jonathan Swift

Auteur:Jonathan Swift [Swift, Jonathan]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy fiction, Satire, Travelers -- Fiction, Gulliver, Lemuel (Fictitious character) -- Fiction, Voyages, Imaginary -- Early works to 1800
Publié: 2006-01-30T00:00:00+00:00


Chapitre IV

L'auteur quitte l'île de Laputa et est conduit aux Balnibarbes. Son arrivée à la capitale. Description de cette ville et des environs. Il est reçu avec bonté par un grand seigneur.

Quoique je ne puisse pas dire que je fusse maltraité dans cette île, il est vrai cependant que je m'y crus négligé et tant soit peu méprisé. Le prince et le peuple n'y étaient curieux que de mathématiques et de musique; j'étais en ce genre fort au-dessous d'eux, et ils me rendaient justice en faisant peu de cas de moi.

D'un autre côté, après avoir vu toutes les curiosités de l'île, j'avais une forte envie d'en sortir, étant très las de ces insulaires aériens. Ils excellaient, il est vrai, dans des sciences que j'estime beaucoup et dont j'ai même quelque teinture; mais ils étaient si absorbés dans leurs spéculations, que je ne m'étais jamais trouvé en si triste compagnie. Je ne m'entretenais qu'avec les femmes (quel entretien pour un philosophe marin!), qu'avec les artisans, les moniteurs, les pages de cour, et autres gens de cette espèce, ce qui augmenta encore le mépris qu'on avait pour moi; mais, en vérité, pouvais-je faire autrement? Il n'y avait que ceux-là avec qui je pusse lier commerce; les autres ne parlaient point.

Il y avait à la cour un grand seigneur, favori du roi, et qui, pour cette raison seule, était traité avec respect, mais qui était, pourtant regardé en général comme un homme très ignorant et assez stupide; il passait pour avoir de l'honneur et de la probité, mais il n'avait point du tout d'oreille pour la musique, et battait, dit-on, la mesure assez mal; on ajoute qu'il n'avait jamais pu apprendre les propositions les plus aisées des mathématiques. Ce seigneur me donna mille marques de bonté; il me faisait souvent l'honneur de me venir voir, désirant s'informer des affaires de l'Europe et s'instruire des coutumes, des moeurs, des lois et des sciences des différentes nations parmi lesquelles j'avais demeuré; il m'écoutait toujours avec une grande attention, et faisait de très belles observations sur tout ce que je lui disais. Deux moniteurs le suivaient pour la forme, mais il ne s'en servait qu'à la cour et dans les visites de cérémonie; quand nous étions ensemble, il les faisait toujours retirer.

Je priai ce seigneur d'intercéder pour moi auprès de Sa Majesté pour obtenir mon congé. Le roi m'accorda cette grâce avec regret, comme il eut la bonté de me le dire, et il me fit plusieurs offres avantageuses, que je refusai en lui en marquant ma vive reconnaissance.

Le 16 février, je pris congé de Sa Majesté, qui me fit un présent considérable, et mon protecteur me donna un diamant, avec une lettre de recommandation pour un seigneur de ses amis demeurant à Lagado, capitale des Balnibarbes. L'île étant alors suspendue au- dessus d'une montagne, je descendis de la dernière terrasse de l'île de la même façon que j'étais monté.

Le continent porte le nom de Balnibarbes, et la capitale, comme j'ai dit, s'appelle Lagado. Ce fut



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